Renault est la marque française la plus connue en F1. Ce fut d'ailleurs l'équipe qui a lancé le turbo, mais il lui faudra attendre la renaissance en 2005 pour décrocher le titre mondial.
La marque Renault compte parmi les plus anciennes marques encore en activité. La première Renault fut construite en 1898 par Louis Renault, avant que ses frères ne fondent l'année suivante la société Renault Frères. LA firme participe aux toutes premières courses de l'histoire. C'est au volant d'une Renault que le franco-hongrois Ferenc (ou François) Szisz remporta le premier GP de l'histoire, le GP de l'ACF en 1906. Dans les années 50, Renault participe aux 24 heures du Mans. Puis il faudra attendre les années 70 pour voir le retour de Renault en voitures de sport. La Formule 1 commence en 1977.
Cette expérience dans les voitures de sport poussa Renault à l'entrée du moteur turbo en F1. L'écurie française présenta donc la Renault RS01 avec Jean-Pierre Jabouille au volant au GP de Grande-Bretagne. Mais la voiture n'est pas fiable, en particulier le moteur, ce qui vaudra à la première Renault son surnom quelque peu péjoratif de "Yellow tea-pot" la théière jaune. En 1978, la situation ne s'arrange pas, malgré la 4ème place de Jabouille au GP des USA Est. Un autre événement arrive la même année : Jassaud et Dider Pironi remportent les 24 heures du Mans avec une Renault Alpine turbo. Dès lors, la F1 allait gagner en importance.
En 1979, Jabouille est rejoint par René Arnoux. Le début de saison ne différencie pas des années précédentes. Puis arrive le GP de France, et l'exploit : Jabouille remporte la victoire et Arnoux décroche la 3ème place après un duel mémorable dans les derniers tours avec Gilles Villeneuve. En Grande-Bretagne et aux USA Est, Arnoux termine 2ème. Renault termine 6ème, la machine est en marche désormais. Les Renault abandonnent souvent, mais lorsqu'elles terminent, c'est à de bonnes places : 3 victoires et la 4ème place du classement.
En 1981, un jeune prodige fait son entrée dans la firme au losange : Alain Prost. EN y ajoutant le moteur turbo devenu compétitif, la saison 1981 s'annonce plutôt bonne. Les voitures sont plus fiables, Prost remporte 3 courses, dont une à domicile. Renault s'offre la 3ème place au championnat. 1982 est encore meilleure, les Renault réalisant le doublé Arnoux-Prost, devant les pilotes Ferrari Pironi et Tambay : les 4 premières places à 4 français au GP de France ! Puis vient l'année 1983, et là, la véritable occasion de s'emparer du titre. Associé à Cheever, Prost va remporter 4 victoires et est en bonne position pour le titre. Mais Piquet et Brabham reviennent très vite, trop vite pour Renault qui voit son jeune prodige perdre le titre lors de la dernière course. Prost fut renvoyé pour avoir été trop franc avec sa voiture. La seule chance de remporter le titre était fichue.
Renault poursuivit sa carrière en tant que constructeur deux saisons encore. Les plus grandes écuries adoptèrent le turbo et les Renault s'en trouvaient distancées. Au Brésil, Warwick aurait pu gagner, avant qu'un accrochage avec Niki Lauda ne ruina ses chances. Au final, Renault était rétrogradée à la 5ème place, sans victoire. 1985 fut encore pire, malgré 2 podiums, Renault se retrouva 7ème du classement, et après avoir vu son châssis devenir selon les pilotes, la "remorqueuse de l'année", Renault jeta l'éponge en tant que constructeur, mais resta en tant que motoriste jusqu'en 1997, équipant les meilleures écuries et remportant 6 titres constructeurs consécutifs.
La renaissance débute en 2000 : Renault décide de racheter l'écurie Benetton, mais le nom de Renault réapparaît en 2002. Après avoir innové avec le turbo, Renault tenta un moteur avec un angle en V à 110°. Lors de la première saison du retour de cette écurie française, Trulli et Button ne montèrent pas sur un podium mais avec 23 points, Renault terminait 4ème. En 2003, l'écurie compte sur une R23 plus performante et un jeune prodige espagnol, Fernando Alonso. Dès le deuxième GP, en Malaisie, les Renault occupent la première ligne sur la grille de départ ! En Hongrie, Alonso décroche la première victoire de Renault depuis 20 ans, en mettant un tour à Michael Schumacher, quintuple champion en titre ! Renault sera toujours 4ème, mais avec un score plus honorable : 88 points.
En 2004, les Renault sont de nouveau dans la course. Longtemps les voitures bleues et jaunes prétendront à la place de vice-champion, comme en 1983. Trulli remporte le GP de Monaco, mais après le GP de France, l'écurie est en crise et les résultats déclinent. L'arrivée de Villeneuve ne fait qu'aggraver la situation, et Renault échoue derrière BAR-Honda. En revanche en 2005, Renault est aux anges, son pilote fétiche Fernando Alonso réalise une belle série de victoires et, profitant des déboires de Raikkonen, décroche le titre mondial au Brésil, devenant ainsi le plus jeune champion de l'histoire. Le rôle de second a été parfaitement rempli par Fisichella, bien qu'ayant été victime de soucis de tous ordres durant la saison. Côté constructeurs, il faudra attendre la dernière course de la saison, pour que la marque au losange puisse enfin décrocher une couronne qu'elle avait effleurée en 1983.
Renault et Alonso sont de nouveau favoris en 2006, et réalisent tous deux un début de saison météorique. A la mi-saison, Alonso est largement en tête du championnat avec déjà six victoires, et Fisichella une course remportée également. Mais la suite de la saison voit le système des mass dampers mis à l'index, car considéré comme un élément aérodynamique mobile. La Scuderia en profite pour revenir à hauteur de l'équipe française et accumule les succès durant l'été, et après la casse moteur d'Alonso à Monza, Renault se retrouve derrière Ferrari. Mais cela ne dura qu'un temps, car c'est au tour de Schumacher d'être victime d'une casse moteur, et à Massa de perdre quelques points, tandis qu'Alonso, grâce à une ultime victoire à Suzuka, conserve son titre. Renault remporte également lors de la dernière manche au Brésil son second titre constructeur, quelques points devant Ferrari.
Suite au départ de Fernando Alonso pour McLaren, Giancarlo Fisichella est propulsé pilote n°1 de l'équipe Renault pour la saison 2007, avec à ses côtés le novice Heikki Kovalainen, vice-champion de GP2 en 2005. Malheureusement, cette saison marque la fin de l'âge d'or de l'écurie française. La R27 est très en deçà des performances de ses devancières et les deux Renault se retrouvent largement distancées par les McLaren, Ferrari et autres BMW. Toutefois, les deux pilotes, et en particulier Kovalainen, accrochent presque à chaque course les points, mais l'équipe doit bien vite renoncer à conserver ses titres. Une nouvelle évolution de la R27 lancée en Hongrie n'y change rien. Kovalainen réalise le seul exploit de l'écurie cette saison-là avec une seconde place à Fuji, le seul podium de la marque au losange en cette année de vaches maigres. Renault finit le championnat constructeurs à la troisième place, après la disqualification des McLaren, très loin de Ferrari et de BMW.
Pour 2008, Briatore fait le ménage : il renvoie Fisichella et Kovalainen et fait revenir Alonso dans son écurie. Il lui adjoint comme équipier l'ancien essayeur Nelsinho Piquet. Le début de saison de l'écurie est cependant très difficile, malgré les efforts d'Alonso. Renault ne semble pas avoir progressé depuis 2007 et se retrouve désormais dans le ventre mou du peloton. Une évolution de la R28 attendue pour le GP d'Espagne améliorera peut-être les choses.
La Renault se montre alors performante en Espagne puisque Alonso est à deux doigts de signer la pole position et Piquet Jr rentre en Q3 pour la 1ere fois de sa carrière. En course, Piquet Jr s'accroche avec Sébastien Bourdais et Alonso abandonne sur casse moteur. Malgré ces deux abandons, la Renault a démontré qu'elle pouvait se montrer performante. Alonso finit 6e en Turquie mais gâche l'occasion de finir sur le podium au Canada. Alors qu'il poursuivait Nick Heidfeld pour la seconde place, l'espagnol perd le contrôle de sa monoplace et finit dans le mur.
Mais le Grand Prix de France permet à Piquet Jr de marquer ses premiers points en F1 en se payant le luxe de dépasser son illustre coéquipier dans les derniers tours. Alonso sera le seul à marqué à Silverstone en finissant 6e sous le déluge puis vient le Grand Prix d'Allemagne où, grâce à la violente sortie de Glock, Piquet Jr, qui s'élançait 17e va se retrouver en tête de la course à une dizaine de tours de l'arrivée ! Malgré tous ses efforts en fin de course, il ne pourra contrer la remontée fulgurante de Lewis Hamilton mais finira tout de même 2e et empoche donc le 1er podium de Renault en 2008.
Le Grand Prix suivant en Hongrie permet à l'écurie française d'empocher à nouveau de gros points avec la 4e place d'Alonso et la 6e place de Piquet Jr qui progresse course après course. Après un Grand Prix d'Europe raté, Renault réalise une fin de saison extraordinaire puisque elle sera l'écurie qui inscrira le plus grand nombre de points sur ces 6 dernières courses. Alonso obtient 2 nouvelles 4e places à Spa puis à Monza. Puis vint le fameux Grand Prix de Singapour.
Alonso, qui s'élançait seulement 15e, va profiter de la sortie de piste de son coéquipier Nelsinho Piquet pour virer en tête après la rentrée de la Safety Car. Alonso remporte le Grand Prix mais personne à ce moment précis ne doute du scénario mis en œuvre par Renault pour s'emparer de la victoire. Il faudra attendre 1 an pour que Piquet Jr déclare qu'il avait obtenu ordre de s'écraser dans le mur pour favoriser la victoire d'Alonso. Malgré tout, Alonso remporte une 2e victoire consécutive au Japon, cette fois-ci sans tricherie. Piquet Jr finit alors à une très belle 4e place. Puis Renault continue sa belle fin de saison avec la 4e place d'Alonso (encore une fois) en Chine, Piquet Jr finit 8e. Et Alonso conclut une saison mitigée avec la seconde place au Brésil pour s'emparer in extremis de la 5e place au championnat pilote. Renault finit de son côté 4e au championnat constructeur et espère se battre pour le titre en 2009.
Fernando Alonso annonce qu'il a 7 chances sur 10 de remporter le titre mondial à la fin de l'année. Mais l'espagnol va très vite revenir sur Terre. En effet, la Renault est complètement hors du coup malgré les efforts en course du double champion du monde qui parvient à marquer quelques points à Melbourne, à Bahreïn, en Espagne et à Monaco. De plus, Piquet Jr multiplie les erreurs et les rumeurs de son départ de l'écurie française se font grandissantes.
Alonso obtient tout de même une incroyable pole position en Hongrie mais abandonne en course après avoir perdu sa roue alors qu'il menait la course. Rien ne va plus pendant la pause entre le Grand Prix de Hongrie et le Grand Prix d'Europe. Nelsinho Piquet est finalement remercié et Renault pourrait être exclue à Valence suite à l'incident du Grand Prix de Hongrie avec la roue d'Alonso.
Finalement, l'écurie française est bien présente avec un nouveau pilote, le français Romain Grosjean qui a interrompu sa saison en GP2 pour passer directement en F1. Alonso finit 6e devant ses supporters puis 5e en Italie. L'épisode du Crashgate éclate au grand jour avec l'affaire du Grand Prix de Singapour 2008. Piquet Jr avoue tout et Flavio Briatore et Pat Symonds sont virés. Rien ne va plus chez Renault malgré le podium ironie de l'histoire à Singapour. Alonso rend hommage à Flavio Briatore.
La fin de saison est plus que décevante puisqu'aucune Renault ne finira dans les points. Désormais, Renault ne peut plus retenir Fernando Alonso de partir chez Ferrari. De plus, après les retraits de BMW et Toyota, Renault semble prête à plier bagages.
Finalement, l'écurie est rachetée et l'aventure continue. Robert Kubica est rapidement embaucher. Il faudra attendre longtemps pour connaître le nom de son successeur qui sera finalement Vitaly Petrov, vice champion GP2 2009. Notons que le premier pilote russe de l'histoire apporte près de 15 millions d'euros avec lui et espère prouver aux yeux des gens qu'il mérite un volant de titulaire, ce qu'apparemment Romain Grosjean n'a pu montrer au volant d'une Renault médiocre.
Ainsi Renault revient aux origines pour la saison 2010 avec les anciennes couleurs de l'écurie française à ses débuts. Le nouveau patron de Renault, Eric Boullier reste modeste quant à ses objectifs: ce sera les points.
n | Année | Grand Prix | Circuit | N° | Pilote | Voiture | Moteur | Pneu |
1 | 1979 | France | Dijon-Prenois | 15 | JABOUILLE Jean-Pierre | RS10 | Renault | Michelin |
2 | 1980 | Brésil | Interlagos | 16 | ARNOUX René | RE20 | Renault | Michelin |
3 | 1980 | Afrique du Sud | Kyalami | 16 | ARNOUX René | RE20 | Renault | Michelin |
4 | 1980 | Autriche | Österreichring | 15 | JABOUILLE Jean-Pierre | RE20 | Renault | Michelin |
5 | 1981 | France | Dijon-Prenois | 15 | PROST Alain | RE30 | Renault | Michelin |
6 | 1981 | Pays-Bas | Zandvoort | 15 | PROST Alain | RE30 | Renault | Michelin |
7 | 1981 | Italie | Monza | 15 | PROST Alain | RE30 | Renault | Michelin |
8 | 1982 | Afrique du Sud | Kyalami | 15 | PROST Alain | RE30B | Renault | Michelin |
9 | 1982 | Brésil | Jacarepagua | 15 | PROST Alain | RE30B | Renault | Michelin |
10 | 1982 | France | Le Castellet | 16 | ARNOUX René | RE30B | Renault | Michelin |
11 | 1982 | Italie | Monza | 16 | ARNOUX René | RE30B | Renault | Michelin |
12 | 1983 | France | Le Castellet | 15 | PROST Alain | RE40 | Renault | Michelin |
13 | 1983 | Belgique | Spa-Francorchamps | 15 | PROST Alain | RE40 | Renault | Michelin |
14 | 1983 | Grande Bretagne | Silverstone | 15 | PROST Alain | RE40 | Renault | Michelin |
15 | 1983 | Autriche | Österreichring | 15 | PROST Alain | RE40 | Renault | Michelin |
16 | 2003 | Hongrie | Hungaroring | 8 | ALONSO Fernando | R23B | Renault | Michelin |
17 | 2004 | Monaco | Monaco | 7 | TRULLI Jarno | R24 | Renault | Michelin |
18 | 2005 | Australie | Melbourne | 6 | FISICHELLA Giancarlo | R25 | Renault | Michelin |
19 | 2005 | Malaisie | Kuala Lumpur | 5 | ALONSO Fernando | R25 | Renault | Michelin |
20 | 2005 | Bahreïn | Sakhir | 5 | ALONSO Fernando | R25 | Renault | Michelin |
21 | 2005 | Saint-Marin | Imola | 5 | ALONSO Fernando | R25 | Renault | Michelin |
22 | 2005 | Europe | Nürburgring | 5 | ALONSO Fernando | R25 | Renault | Michelin |
23 | 2005 | France | Magny-Cours | 5 | ALONSO Fernando | R25 | Renault | Michelin |
24 | 2005 | Allemagne | Hockenheim | 5 | ALONSO Fernando | R25 | Renault | Michelin |
25 | 2005 | Chine | Shanghai | 5 | ALONSO Fernando | R25 | Renault | Michelin |
26 | 2006 | Bahreïn | Sakhir | 1 | ALONSO Fernando | R26 | Renault | Michelin |
27 | 2006 | Malaisie | Kuala Lumpur | 2 | FISICHELLA Giancarlo | R26 | Renault | Michelin |
28 | 2006 | Australie | Melbourne | 1 | ALONSO Fernando | R26 | Renault | Michelin |
29 | 2006 | Espagne | Barcelone | 1 | ALONSO Fernando | R26 | Renault | Michelin |
30 | 2006 | Monaco | Monaco | 1 | ALONSO Fernando | R26 | Renault | Michelin |
31 | 2006 | Grande Bretagne | Silverstone | 1 | ALONSO Fernando | R26 | Renault | Michelin |
32 | 2006 | Canada | Montréal | 1 | ALONSO Fernando | R26 | Renault | Michelin |
33 | 2006 | Japon | Suzuka | 1 | ALONSO Fernando | R26 | Renault | Michelin |
34 | 2008 | Singapour | Singapour | 5 | ALONSO Fernando | R28 | Renault | Bridgestone |
35 | 2008 | Japon | Fuji | 5 | ALONSO Fernando | R28 | Renault | Bridgestone |