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A l'image de Ford, Renault acquiert l'ensemble des éléments utiles à son développement : fonderies, forges, carrières de sable, domaine forestier, scierie, aciers, carton, caoutchouc, huiles, lubrifiants, matériel électrique, etc. En 1922, année de l'introduction du travail à la chaîne, pour dépasser la marque aux chevrons. Entre temps, et pour stimuler les ventes, est créé en 1924, la DIAC, (Diffusion industrielle de l'automobile parle crédit). Le cour de l'empire Renault battit à l'île Seguin,un croissant entre Billancourt et le Bas Meudon, où, dès 1920, Louis Renault

rachète un à un, tous les terrains disponibles. En 1922 Louis lance sa première chaîne de montage moderne et le « grand navire » est inauguré en 1929. Il démarre sa grande usine historique de fabrication moderne sur l'île Seguin à Boulogne Billancourt, symbole de luttes sociales et emblème du progrès industriel. Il entre également en compétition effrénée dans tous les domaines industriels et techniques avec son grand rival André Citroën (André Gustave Citroën, plus communémentappelé André Citroën, était un entrepreneur français, né le 5 février 1878,...)au dépend des petits constructeurs qui disparaissent. Aucun secteur industriel ne lui échappe, le rail avec la sortie, en 1921, d'un prototype de locomotive à air comprimé, les autorails en 1931, le ciel avec Breguet Renault. Sans oublier les voitures avec une politique de gamme ouverte. Renault se distingue par la diversification au moment où les constructeurs se limitent soit à un modèle vendu le moins cher possible, à l'instar de Ford et sa T, soit à des modèles de luxe. Renault mise sur le concept de la gamme et adapte ses voitures aux désirs de la clientèle. Ce choix sauvera plusieurs fois l'entreprise de la crise, surtout celle des années 30, grâce à la diversité de ses produits. Autre particularité de Renault devenu premier industriel de France, l'indépendance financière vis-à-vis des banques rendue possible grâce, en particulier, à la vante de ses nombreux brevets. Pour Louis Renault, il s'agit maintenant de faire de l'ile Seguin une usine modèle. Inspirée des méthodes de travail américaines du constructeur Henry Ford, la production des véhicules résulte des longues chaines de montage où toute tâche est soigneusement calculée. De 1928 à 1932, cinq cents voitures sortent chaque jour des usines. Outre les voitures de tourisme de grand luxe, une partie de la production est consacrée aux véhicules industriels et utilitaires. Véritable cité industrielle, conçue, au contraire de Billancourt, sur un plan préétabli, l'ile Seguin est considérée comme « l'usine de demain ». Elle marque la fin de la conquête territoriale de Louis Renault sur Boulogne-Billancourt. En 1928 Louis Renault est le patron autoritaire et emblématique de 20 000 employés, une place qu'il occupe presque 20 ans.
En 1929, la marque est présente dans 49 pays (Pays vient du latin pagus qui désignait unesubdivision territoriale et tribale d'étendue restreinte (de l'ordre de...)partout dans le monde mais les américains assurent 85% de la production automobile mondiale. François Lehideux, neveu de Louis Renault, devient son homme de confiance au début des années 30. Période qui correspond, à la demande du général Weygand, à la relance de la fabrication de chars. Et à l'entrée sur le marché des moteurs pour avion de tourisme. En 1933, Renault acquiert la société des Avions Caudron, entre dans le capital d'Air France et participe à la création d'Air Bleu pour le transport postal aérien en France. En 1934 Citroën (Citroën est un constructeur automobilefrançais fondé en 1919 par André Citroën.) lance avec succès la révolutionnaire Citroën Traction Avant mais André Citroën doit déposer le bilan suite à une gestion hasardeuse et meurt l'année. Malgré les sollicitations du gouvernement, Louis refuse de reprendre son concurrent par peur des difficultés de fusion au profit de l'industriel Michelin. En 1936 suite de la victoire du Front populaire aux élections législatives d'avril, les ouvriers de Renault Boulogne Billancourt deviennent les leaders emblématiques de l'amélioration des conditions de travail, de vie et de la lutte ouvrière syndicale en France. La production atteint en même temps le chiffre record de 61 146 véhicules. En 1939 les usines de Billancourt sont parmi les premiers fournisseurs de matériel de guerre pour l'armée française. Renault, troisième constructeur français d'automobile derrière Citroën et Peugeot assure 40% de la production de camions et demeure le premier groupe industriel de France. Au commencement du deuxième conflit mondial, Louis Renault adopte une position attentiste. Il ne souhaite pas se lancer dans la production d'armement comme il l'avait fait durant la Première Guerre mondiale. En mai 1940, il s'envole pour les Etats-Unis afin d'y accélérer la production de chars de combat et résister à l'avancée allemande. Mais il est trop tard. En son absence, ses usines sont réquisitionnées par la wehrmacht et, une fois qu'il est de retour à Paris, deux ateliers, détachés de l'usine, sont contraints de réparer des chars de combat. Les usines Renault sont en effet passées sous administration Nazie et sous tutelle de Daimler-Benz. L'usine fonctionne au ralentie. La production des usines Renault pendant l'occupation représentera un tiers de la production de la seule année 1939 pour l'armée française. La production de chars, camions, mines d'infanterie et autres grenades est entièrement mise en place et les cadences sont chaque jour accélérées.

Louis Renault est toujours le patron de ses usines mais c'est François Lehideux qui décide. La collaboration des usines Renault avec l'occupant en fait une cible privilégiée des bombardements des forces alliées. En mars 1942 les Usines Renault de l'Ile Seguin sont les premières cibles prioritaires des bombardiers britanniques et alliés de la Royal Air Force qui anéantissent totalement l'œuvre de sa vie. Il connaît alors de très sérieux problèmes de santé et devient aphasique, ne parvient plus à tenir de conversation ni à écrire. A la libération de Paris, il est accusé de collaboration et la presse écrite se déchaîne contre lui. Le 23 septembre 1944, rongé par la maladie, il se rend librement à la convocation d'un juge qui l'inculpe et le fait aussitôt incarcérer à la prison de Fresnes où il est mis au secret pour « commerce avec l'ennemi Nazi ». Sa santé se dégrade rapidement, il est laissé sans soin et se plaint d’être battu pendant la nuit. Sa femme réussit à le faire examiner début octobre par un médecin qui constate un traumatisme crânien et une crise d'urémie aiguë. Il est alors transféré dans un hôpital psychiatrique, puis le 9 octobre à la clinique Saint-Jean-de-Dieu à Paris où il sort un instant du coma pour murmurer à son épouse « et l’usine ? ». Il décède le 24 octobre 1944 à l'âge de 67 ans, 1 mois après son incarcération. Dans son testament, il demande à ses successeurs « d'agir toujours de telle sorte que les Usines puissent rester toujours indépendantes de toute reprise, de toute ingérence et de tout contrôle, directs ou indirects, aussi bien sur le plan financier que sur le plan industriel. C'est cette indépendance absolue, c'est la concentration et le maintien de leur direction entre les mains de ceux que j'ai choisis qui continueront à assurer la prospérité et le développement des usines ».

Le 4 octobre 1944, le conseil des ministres à réquisitionné les usines Renault et désigne comme administrateur provisoire Mr Pierre Le Faucheux. Le 16 janvier 1945 est signée par le Général De Gaulle, une ordonnance de la nationalisation des usines Renault, rebaptisées Régie nationale des usines Renault. La famille Renault, qui détenait 96% du capital de la société, est expropriée sans indemnités. Le faucheux relance progressivement l'entreprise dans une économie d'après-guerre peu favorable. A partir de 1947, la Régie Renault devient le premier constructeur national. De nombreux modèles seront produits dans les usines de l'ile Seguin jusqu'au vendredi 27 mars 1992, date qui sonne le glas de soixante-dix années de production.